LAMINE CAMARA : POURQUOI JE SUIS ELU !
16/02/2016
Responsable ONG, habitant de Draveil, le nouveau conseiller régional communiste de l'Essonne explique pourquoi il est élu et quelques unes de ses propositions.
L'urgence : l'accès à l'emploi des jeunes dans nos banlieues, acteur de terrain, membre associatif, je pars d'un constat simple, nous vivons dans des territoires où beaucoup de jeunes sortent trop tôt du système scolaire, sans diplôme, ni qualification. Or nous sommes dans un pays où l'accès à l'emploi est fortement lié à un diplôme, des savoirs faire et des savoirs être.
Donc, il faut amplifier les dispositifs de la région sur la formation professionnelle et les rendre plus opérationnels en permettant aux jeunes de pouvoir facilement reprendre des études et avoir une qualification.
Ensuite, on constate sur le terrain, que celles ou ceux qui ont travaillé dur pour obtenir leur bac, certains veulent privilégier les formations en alternance et se retrouvent très souvent confrontés à des difficultés pour trouver un contrat, cette démarche est un véritable parcours du combattant, beaucoup mettent un terme à leurs études, faute d'accueil en entreprise.
Comment permettre que les dispositifs puissent résoudre cette situation. De nombreuses solutions peuvent être envisagées notamment:faire un travail préalable avec les jeunes autour de la préparation du projet professionnel et cela tout au long du cursus scolaire à travers la multiplication d'actions en lien avec la découverte des métiers, lancer des dispositifs favorisant l'employabilité des jeunes, cela passe par comment rechercher un emploi, donner aux jeunes des outils pour postuler et décrocher un entretien...responsabiliser et inciter, notamment en conditionnant les aides publiques, les entreprises à embaucher au terme de ces alternances en CDI prévoyant si nécessaires des formations complémentaires;
L'insertion en emploi stable des jeunes doit être une priorité leur permettant d’acquérir leur autonomie financière. Donner des pouvoirs d'intervention dans les institutions de l'emploi aux associations de jeunes pour porter efficacement leurs exigences.
Un dernier constant concerne l'orientation des élèves, beaucoup de parents nous interpellent sur ce sujet, ils n'ont pas leur mot à dire, encore moins l'élève, les orientations subies, voire contraintes, sont aussi cause d'échec dans nos territoires.Je viens de dire que les parents n’ont pas de choix, encore faudrait-il qu’ils soient en capacité de comprendre ces enjeux, savoir parler et écrire.
Un véritable plan dans nos banlieues doit être mis en place pour permettre à chaque femme, chaque homme de pouvoir s'exprimer et lire, véritable clé contre l'exclusion. Ces dispositions doivent être complétés par un accompagnement des enfants dès la maternelle t tout le cursus scolaire des enfants. Aucun parent ne peut souhaiter l'échec de ses enfants !
J'en viens à mon deuxième sujet, la solidarité internationale, la coopération décentralisée.Membre d'ONG internationale, je reconnais les efforts consentis par la région sur ce domaine, j'entends également certaines critiques qui consistent à dire qu'il faut utiliser ces fonds alloués à la coopération décentralisée dans nos banlieues.
Je réponds, nous assistons souvent avec impuissance, les yeux rivés sur nos médias, le nombre macabre des jeunes qui se noient en voulant venir en Europe, les actions extérieures de la région doivent résolument tourner vers des programmes d'insertion socio-économiques des jeunes dans les territoires d’intervention pour permettre à ces jeunes le choix de rester dans leur pays.Personne ne prend cette mer par choix.
J'ajoute également si ces départs forcés ont entre autre une cause économique, il y a de plus en plus une cause climatique, certaines régions au Sud sont très affectées par le phénomène, insuffisance de pluie, de récolte... A l'aune de la Cop21 et les différents engagements sur le dérèglement climatique, il est important que la région dans ses actions internationales s'engage à mettre en place un fonds vert pour accompagner ses territoires de coopération dans leurs politiques de résilience et des énergies renouvelables, mettre dans les actions internationales de la région, des entreprises qui sont tournées sur le développement durable en lien avec les territoires de la coopération.
Relever ces différents défis, telle est ma décision de rejoindre la liste " nos vies d'abord. N'oublions jamais qu'on partage la même planète"
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