RAFALE : le Président de la République ne doit pas être VRP des marchands d’armes
14/04/2015
Après l’Égypte et en attendant le Qatar ou les Émirats (engagés dans une coalition militaire en Irak et au Yémen), l'entreprise Dassault vient de décrocher un contrat avec l'Inde qui passe commande de 36 Rafales (soit trois fois ce que la chaîne de production actuelle est en capacité de livrer).
La vente « en urgence » de ces appareils à l’Inde s’effectue à un moment de regain de tensions avec le Pakistan – les relations entre les deux pays risquant à tout moment de basculer dans l'affrontement militaire.La France participe, ce faisant, à un cycle de surarmement massif, et ce n'est ni acceptable, ni responsable de la part de la 6e puissance mondiale siégeant au Conseil de sécurité de l'ONU.
En son temps, après la Guerre des Six jours, le Général de Gaulle avait eu l’intelligence politique de mettre en embargo les ventes d’armes à destination du Proche-Orient, annulant ainsi un contrat de 50 Mirages 5 avec l’État d’Israël. C'est cette intelligence et ce courage politique qui devraient être aujourd'hui ceux des dirigeants français.
Plutôt que de se précipiter à vendre des armes dans une région instable, la France, devrait avoir une activité diplomatique intense afin d’aider à faire baisser la tension entre le Pakistan et l’Inde, à établir une sécurité collective qui permettrait d’aller vers un désarmement multilatéral de ces deux puissances nucléaires, d'aller au-delà vers la dénucléarisation du Proche et du Moyen-Orient et un désarmement multilatéral à l'échelle mondiale. Paris, le 14 avril 2015.
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