Mort de Rémi Fraisse : des paroles qui tardent et des décisions bien trop faibles
28/10/2014
Le procureur de la République d'Albi vient de déclarer que la mort de Rémi Fraisse a été provoquée par "un explosif militaire de type grenade offensive ». Les premiers témoignages sont donc confirmés, c'est bel et bien un tir des forces de gendarmerie qui est à l'origine du décès d'un jeune homme de 21 ans, ni armé, ni cagoulé, dont le seul bagage était un BTS, des convictions et une passion pour les plantes et les fleurs.
La justice devra faire toute la lumière sur les circonstances de cette tragédie. La jeunesse de notre pays a bien des choses à exprimer, à crier et à dénoncer. Le travail républicain des forces de l'ordre n’est-il pas, en priorité, de les protéger ? Avec des grenades offensives ? Cette réalité est totalement insupportable.
Sans attendre les résultats de l'enquête administrative, le ministre de l'Intérieur vient de demander la suspension de l'utilisation de ces projectiles de gendarmerie. C'est bien le moins qu'il pouvait faire.
Il faut davantage en saisissant le Parlement, en abordant toutes les questions sur le type d'intervention des forces de l'ordre en de tels moments, en essayant de comprendre pourquoi nous en sommes arrivés à un tel niveau de tension à Sivens ?
Comment permettre à des citoyens qui défendent des idées et des valeurs, se rassemblent et s'opposent à des projets jugés inutiles, de ne pas se sentir criminalisés et menacés ?
François Hollande et le gouvernement ne semblent toujours pas, ce soir, avoir pris la juste mesure de ce qui vient de se passer. La République se manque a elle-même, quand, dans de telles circonstances, ses plus hauts représentants ont des paroles qui tardent et des décisions qui paraissent bien trop faibles.
Olivier Dartigolles, porte parole du PCF
Drame de Sivens / agriculture intensive... par andrechassaigne
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