MANOUCHIAN 70 ANS APRES : « BONHEUR A CEUX QUI VONT NOUS SURVIVRE »
08/11/2013
« Je m’étais engagé dans l’Armée de Libération en soldat volontaire et je meurs à 2 doigts de la Victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. »
Dans cet extrait de la dernière lettre émouvante envoyée à sa chérie « Mélinée » à quelques heures de sa mort, Missak Malouchian rappelle les raisons de son combat, celui du bonheur pour tous, et l’importance d’honorer sa mémoire et celui de son groupe, pas pour eux, humbles combattants, mais pour le symbole et la signification universelle de ce combat, celui de la liberté.
Quelques lignes plus loin il précise « Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et qui que ce soit, chacun aura ce qu‘il méritera comme châtiment et comme récompense ».
Peut-on imaginer aujourd’hui la profondeur de ces mots prononcés en février 1944, alors même que Manouchian et ses amis venaient d’être torturés et allaient être fusillés ? Pas tous d’ailleurs, Olga Bancic, la seule femme du groupe allait être décapitée, le jour de son anniversaire, le 10 mai 1944, à 32 ans, parce que même à l’échelle de la barbarie, pour les Nazis une femme était considérée comme un sous-être.
C’est à Evry, là où Manouchian et ses amis avaient l’habitude de venir camper quelques années avant, que Manouchian et son groupe sont tombés dans un piège tendu par la police française le 16 novembre 1943, près de la gare d’Evry, face à la Seine.
La Municipalité a érigé une stèle en sa mémoire, et en la mémoire de son groupe. Chaque année le Parti communiste rend hommage aux héros de l’affiche Rouge à la date anniversaire, et chaque année, la municipalité et le gouvernement de notre république rendent également hommage à ces « étrangers », à ces communistes, à ces français, à ces combattants, à ces héros de la liberté.
Cette année, 70 ème anniversaire de cette arrestation, l’hommage de la Frace prendra un caractère exceptionnel avec l’inauguration d’une plaque commémorative dans la gare où il furent arrêtés avec participation du ministre Français chargé des anciens combattants, Kader Arif, des représentants de la Municipalité de Paris, d’où étaient originaires la plupart de ces résistants, et l‘ensemble du conseil municipal d‘Evry.
Cet hommage aura lieu le dimanche 17 novembre à 10h30, en partant de la gare d’Evry Village « pour que le peuple français honore leurs mémoires dignement » et rappelle à tous, qu’ils se sont battus pour qu’aujourd’hui nous soyons tous des femmes et des hommes libres et que le bonheur soit proclamé comme l‘objectif essentiel donné à notre civilisation.
Diego Diaz, maire adjoint communiste d’Evry, membre du comité d’organisation du 70 ème anniversaire de la commémoration de l’arrestation de Manouchian à Evry
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