ACELOR, DOW CHEMICAL : JO DE LONDRES SPONSORISES PAR DES FAISEURS DE MORTS !
29/07/2012
Morts sociales, mais aussi morts physiques, l'attitude de deux entreprises partenaires des JO de Londres scandalise en France, en Inde et au Viet Nam.
Les salariés du groupe ArcelorMittal ont manifesté à Florange. Alors que les hauts-fourneaux sont quasiment à l'arrêt, leur patron Lakshmi Mittal a porté la flamme olympique à Londres.
En Inde, des enfants victimes de la catastrophe de Bhopal en 1984 dénoncent eux la présence aux Jeux de Dow Chemical.
Hélène Luc, ancienne sénatrice du Val de Marne, présidente de l’Association d’Amitié Franco-Vietnamienne est elle intervenue auprès des organisateurs des jeux Olympiques de Londres en dénonçant les atrocités liés à l’utilisation du produit défoliant orange de ce groupe par les américains au Viet Nam dont le nombre de victimes est estimé à près de 2 millions dont de très nombreux enfants, appuyée par des courriers envoyés par les députés communistes P. Le Hyarice, de N. Borvo et de MG Buffet.
Mesdames, Messieurs,
C’est avec une grande perplexité que nous avons appris que Dow Chemical fait partie des sponsors des jeux Olympiques d’été et des Paralympiques 2012 et que, de ce fait, le stade olympique sera flanqué de gigantesques panneaux publicitaires de cette entreprise.
Dow Chemical n’est pas n’importe quelle firme : Dow Chemical a apporté mort, dévastations et d’indicibles souffrances à des millions d’êtres humains, un comportement en profonde contradiction avec l’idée olympique.
Dow Chemical est l’un des fabricants du produit défoliant agent orange : 80 millions de litres ont été épandus par l’armée des États-Unis de 1961 à 1971 sur le sud du Vietnam, au Laos et au Cambodge. Cette quantité énorme contenait 400 kg de dioxine. Les études du groupe de chercheurs dirigé par le professeur Jeanne M. Stellman de la Columbia University apportent la preuve que 4,8 millions de personnes ont été contaminées par cette substance hautement toxique. Des centaines de milliers en sont mortes.
Pour 3 millions de personnes, ce contact a eu des effets graves, comme des maladies cancéreuses et des malformations à la naissance.
Ces dernières persistent jusqu’à ce jour (troisième génération de victimes contaminées). Les atteintes causées à l’environnement sont gigantesques.
Dow Chemical était également le producteur du Napalm. Les tapis de feu déployés par les bombes incendiaires ont produit mort, dévastations et d’horribles brûlures au Vietnam, au Laos, au Cambodge, ainsi que dans les autres pays ayant souffert de la guerre. Nombreux sont ceux parmi nous qui se souviennent toujours avec horreur de ces images.
Enfin, la société Union Carbide, responsable de la catastrophe monstre de 1984 à Bhopal, en Inde, a été rachetée par Dow Chemical et fait partie depuis 2001 de ce groupe industriel.
Dow Chemical persiste dans son refus de prendre ses responsabilités : ni les victimes des guerres ni les victimes de la catastrophe chimique n’ont été indemnisées. Rien n’a été entrepris pour décontaminer leur terre.
Des millions de personnes de par le monde sont indignées de l’absence totale de scrupules de Dow Chemical et des autres entreprises complices (par exemple Monsanto). Elles réclament enfin justice pour les victimes. C’est aussi ce qu’exigent les organisations signataires.
En conséquence, nous attendons des porte-flambeaux de l’idéal olympique qu’ils manifestent aux victimes un minimum d’égards et leur témoignent respect et compassion. Nous vous invitons à vous joindre à ceux qui s’engagent en faveur des revendications justifiées des personnes contaminées. Il s’agit aussi de ne pas offrir une plate-forme publicitaire à Dow Chemical aussi longtemps que cette société se dérobe devant ses responsabilités envers les victimes.
Hélène Luc
L’HISTORIQUE
Le 30/11/1961 le Président John F.Kennedy donne le feu vert à l'opération "Ranch Hand" (ouvrier agricole), c'est à dire le bombardement massif du Viet Nam de défoliants dits "agents rose, vert et surtout orange". Il s'agit de dégarnir le couvert végétal de ce pays et pouvoir ainsi faciliter les frappes aériennes.
L'objectif est ainsi d'aider le Président Sud Vietnamien Dinh Diêm à se maintenir au pouvoir et à refuser l'application des accords de Genève et d'élections destinées à réunifier le Nord et le Sud, élections dont les résultats sont trop incertains pour les Américains.
La guerre chimique ainsi déclenchée s'avère rapidement une véritable catastrophe écologique pour le pays et la population.
Entre 30 000 et 2 millions de victimes, selon les sources, sont ainsi recensées, dont de nombreux enfants qui souffrent aujourd'hui encore de malformations (absence de certains membres), de cancers, de retard mentaux.
C'est en 1975 seulement, que le Président Gérarld Ford arrête ce véritable massacre face à la pression des scientifiques qui indiquent que les effets destructeurs sont considérables tant pour la planète (la moitié des mangroves (1) du Viet Nam détruits) que pour la santé des habitants.
Aux Etats Unis mêmes les vétérants de la guerre engagent, et gagnent des procés contre les fabiquants de défoliants, en prouvant que 100 000 anciens GIS seraient ainsi atteints d'un cancer à la dioxine, et 3000 de leurs enfants souffriraient de graves malformations.
Sources des articles (l'Histoire 263 et 286).
(1) Mangrove : Groupement de végétaux se développant dans la zone de balancement des marées le long des côtes tropicales à lagunes ou aux embouchures des fleuves.
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