Chouette ! Le CSA parle de pluralisme...
20/12/2011
"Attention, il doit être plus facile de gagner à l’Euromillion : si vous voyez un journaliste de l’Humanité invité comme ses collègues du Figaro, du Monde, de Libération, du Point, de l’Express, de Valeurs actuelles ou que sais-je encore à débattre de la situation politique et sociale, de la crise, ne le manquez pas ! Et dites-le moi." Claude Baudry, chroniqueur Télé de l'Humanité
Le Journal officiel vient de publier les recommandations du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) sur le temps de parole des candidats avant la présidentielle. Celui-ci sera officiellement décompté à partir du 1er janvier (jusqu’au 8 avril, avant l’ouverture officielle, le 9 avril).
Il vise les candidats, mais aussi leurs soutiens, qu’ils soient membres d’un parti ou non (en dehors de la période des élections, seul le temps de parole des membres d’un parti est décompté). Seront pris en compte les documentaires, les éditoriaux, les commentaires politiques, les analyses, les présentations de sondages d’opinion, dès lors qu’ils concerneront un candidat et qu’ils lui seront «manifestement favorables». Les décomptes se feront dans les journaux, les bulletins d’information, les magazines d’information, les émissions spéciales et autres émissions.
La recommandation du CSA est aussi précise qu’une partition mais c’est l’interprétation qui fait la différence. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel retient deux critères : «La capacité à manifester l’intention d’être candidat.» C’est subtil mais cela veut dire l’organisation de réunions publiques, la participation à des débats, la communication d’éléments de programme politique. Et, second critère, la représentativité du candidat (résultats obtenus par le candidat ou les formations politiques qui le soutiennent aux plus récentes élections, indications d’enquêtes d’opinion).
On ne voit donc pas ce qui interdit une chaîne de télévision, par exemple, d’inviter un représentant du Parti communiste français, soutien du candidat du Front de gauche à la présidentielle.
"Si un journaliste de "l'Humanité"
est invité à débattre de la crise actuelle,
faite-le moi savoir."
C’est un exemple ! Ce n’est pas une bouderie. Encore que. On se souvient que le CSA, après la primaire socialiste, avait jugé d’un déséquilibre du temps de parole au détriment de la majorité présidentielle. Mais il avait aussi relevé l’inégalité de traitement à l’intérieur de la droite et à gauche. Pas sûr que cela ait beaucoup changé.
Aussi, c’est un appel aux lecteurs, si vous avez vu récemment un représentant du PCF à la télé, dans une émission politique, faites-le moi savoir, j’ai dû le rater. Plus difficile encore.
Attention, il doit être plus facile de gagner à l’Euromillion : si vous voyez un journaliste de l’Humanité invité comme ses collègues du Figaro, du Monde, de Libération, du Point, de l’Express, de Valeurs actuelles ou que sais-je encore à débattre de la situation politique et sociale, de la crise, ne le manquez pas ! Et dites-le moi.
Claude Baudry
Retrouvez chaque vendredi dans l'Humanité la chronique médiatique de Claude Baudry
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