Intervention en Libye : derrière l’« amour de la liberté », une soif de pétrole jusqu’à la guerre !
26/04/2011
Déclaration du Mouvement de la Jeunesse Communiste de France
Ben Ali et Moubarak étaient des dictateurs féroces qui opprimaient leurs peuples et ça ne posait de problème à personne (bien au contraire !) à l’Élysée, à l’Union européenne, au FMI, à l’ONU ou à la Maison Blanche. En ce moment même, les Saoudiens massacrent à tour de bras à Bahreïn un peuple qui veut vivre libre et souverain et ça ne pose toujours de problème à personne dans les hautes sphères.
L’ancienne ministre des Affaires étrangères proposait le savoir-faire des forces françaises en matière de sécurité pour mater la révolution du peuple tunisien... Aujourd’hui le gouvernement se découvrirait une soudaine passion pour la liberté et le soutien aux révolutions ?
Hélas, c’est une sinistre blague ! Après avoir armé, soutenu, défendu, vanté, caressé, gavé le colonel Kadhafi, les Occidentaux ne voient plus le vieux dictateur comme le bon cheval pour piller les énormes ressources en hydrocarbures (pétrole, gaz) du pays. Kadhafi ne tient plus son pays : l’extraction d’hydrocarbures est malmenée par cette révolution longue et difficile.
Qui veut le pétrole veut au plus vite la fin de la révolution, quelle qu’en soit l’issue. Le plus facile leur semble sans doute d’en finir avec Kadhafi. Comment expliquer autrement qu’il ait fallu attendre si longtemps pour que l’ONU prenne position ? La situation n’est devenue un problème qu’à partir du moment où elle a bloqué l’économie pétrolière durablement...
Après « la guerre préventive », voici venu le temps de la « guerre solidaire ».
On nous rejoue l’interminable et horrible chansonnette de l’impérialisme que connaissait déjà Anatole France : on croit mourir pour la liberté ; on meurt pour les industriels. La chanson du capitalisme tout simplement qui, comme disait Jaurès, porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage. Les frappes ne sont jamais « chirurgicales » ni les dommages « collatéraux ». À la fin, c’est toujours le peuple qui meurt.
Nous réitérons notre pleine solidarité avec l’opposition au régime de Tripoli qui doit garder la pleine maîtrise de ses choix. Celui qui vient d’être fait par la France et ses alliés est le premier pas vers la logique du pire.
Mouvement jeunes communistes de France.
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