Poème de Paul Eluard au groupe Manouchian
15/07/2011
Si j’ai le droit de dire,
en français aujourd’hui,
Ma peine et mon espoir,
ma colère et ma joie
Si rien ne s’est voilé,
définitivement,
De notre rêve immense
et de notre sagesse
C’est que ces étrangers,
comme on les nomme encore,
Croyaient à la justice,
ici-bas, et concrète,
Ils avaient dans leur sang
le sang de leurs semblables
ces étrangers savaient
quelle était leur patrie.
La liberté d’un peuple
Oriente tous les peuples
Un innocent aux fers
enchaîne tous les hommes
et, qui ne se refuse à son cœur,
sait sa loi.
Il faut vaincre le gouffre
Et vaincre la vermine.
Ces étrangers d’ici
Qui choisirent le feu
Leurs portraits sur les murs
Sont vivants pour toujours.
Un soleil de mémoire
Eclaire leur beauté.
Ils ont tué pour vivre,
Ils ont crié vengeance.
Leur vie tuait la mort
Au cœur d’un miroir fixe
Le seul vœu de justice
A pour écho la vie
Et, lorsqu’on n’entendra
Que cette voix sur terre
Lorsqu’on ne tuera plus
Ils seront bien vengés ;
Et ce sera justice.
Paul ELUARD Cinq ans après
67 ans après le Parti communiste Français avait tenu a rendre hommage aussi en organisant une cérémonie à Evry devant la plaque commémorative rappelant l'arrestation du groupe Manouchian en 1943.
Photos Jackie Corbel
1 commentaire
Bonjour,
Pouvez-vous m'indiquer la date et le lieu de
l'homage au groupe manouchian en février prochain?
Merci
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