Une délégation du PCF en Tunisie
14/07/2010
Conduite par Marie-George Buffet, elle est allée manifester sa solidarité avec les démocrates et progressistes tunisiens, en butte à un climat politique fortement répressif.
Une délégation du PCF, composée de Marie-George Buffet, députée et ancienne ministre, de Jean-Paul Lecoq, député, et de Jacques Fath, responsable des relations extérieures, s’est rendue jeudi à Tunis. Pour les forces démocratiques et progressistes tunisiennes en butte à une situation «intolérable», souligne Jacques Fath, cette visite a été perçue comme un geste fort. Venue s’enquérir d’une situation politique préoccupante et manifester la solidarité des communistes français, elle a rencontré toutes les forces démocratiques et progressistes tunisiennes, ainsi que les associations de la société civile et des syndicalistes.
Il en est ressorti un terrible constat sur le système politique, qualifié de «policier» par les progressistes tunisiens. Arrestations, condamnations de militants à la prison ferme, surveillance permanente pour les autres, l’impression de vivre dans «une prison mobile» pour l’un d’entre eux, car ces femmes et ces hommes ne peuvent se déplacer ou se réunir librement. À tout cela s’ajoute, poursuit Jacques Fath, «une instrumentalisation sophistiquée des appareils de l’État».
Comme, l’amendement du Code pénal tunisien criminalisant la liberté d’expression : tout Tunisien s’exprimant sur la situation intérieure du pays à l’étranger est passible de deux à sept ans de prison ferme ! Et, selon des féministes tunisiennes, ce climat fortement répressif risque de mettre en danger les acquis obtenus par les femmes. Autre catégorie sociale victime de ce système, les jeunes, dont beaucoup ont été incarcérés et certains passés à tabac dans les locaux judiciaires ! Pour les démocrates et progressistes tunisiens, cette situation répressive ne peut plus durer et appelle à un changement politique de fond. Dans ce but, assurent-ils, il faut contraindre le président Ben Ali à renoncer à modifier la Constitution pour postuler à un sixième mandat en 2014 ! Seule une forte pression internationale – France et Union européenne –, conjuguée aux luttes internes, peut l’y contraindre afin que s’ouvre une alternative au système actuel.
La délégation du PCF, qui a été accueillie à Tunis par l’ambassadeur de France, a fait part à ce dernier des préoccupations des forces démocratiques et progressistes tunisiennes afin que Paris et l’UE changent de politique à l’égard du régime de Ben Ali. Elles demandent, ainsi, que le rehaussement du statut de la Tunisie dans le cadre du partenariat euroméditerranéen, en cours de négociation, soit conditionné par des progrès réels en matière de libertés.
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