Pologne : questions sur un crash, vérités sur un Président
14/04/2010
Le crash de l’avion du président polonais, Lech Kaczynski, près de l’aéroport militaire de Smolensk, à 420 kilomètres de Moscou, a entraîné la mort du premier personnage de l’Etat et la disparition d’une grande partie de ce que les médias qualifient généralement d’ « élite » du pays : les chefs de l’armée, de la banque nationale, de partis politiques, des députés… L’émotion reste intense à Varsovie et dans tout le pays. Pourtant, quelques jours après ce drame, le temps n’est-il pas venu de poser quelques questions ?
Pourquoi ce voyage pour célébrer l’exécution de plusieurs milliers d’officiers polonais par la police de Staline accusés – à tort ou à raison ? - de collaborer avec les nazis alors que quelques jours plus tôt le Premier ministre polonais, Donald Tusk avait participé à une cérémonie officielle en présence de Vladimir Poutine sur les lieux de la tragédie ?
Le président Kaczynski avait refusé de les rejoindre préférant organiser sa propre cérémonie sans la présence des officiels russes.
La symbolique est très forte : le président et ses amis sont morts près du lieu où ils souhaitaient se recueillir.
Pourquoi le crash ? Les aiguilleurs du ciel russes avaient à plusieurs reprises conseillé aux pilotes de l’avion présidentiel de se détourner vers Minsk ou Moscou, la météo sur Smolensk étant exécrables. Or, l’étude des boîtes noires de l’appareil semble indiquer que les pilotes ont été sommés par le président polonais et les militaires d’atterrir coûte que coûte. Comment expliquer cet entêtement ?
Officiellement, il s’agirait de la volonté d’arriver à l’heure pour la cérémonie. Officieusement, le président polonais ne voulait pas rencontrer les hauts dignitaires russes.
La mort du président polonais et l’émotion qu’elle provoque ne doit pas gommer la vérité sur ce personnage rétrograde, réactionnaire, intégriste catholique et homophobe militant.
Alors qu’il était maire de Varsovie, il a fait réprimer à plusieurs reprises des manifestations homosexuelles. Il s’était déclaré en faveur de la peine de mort et s’opposait à la légalisation de l’avortement.
Cet ancien conseiller de Lech Walesa au syndicat Solidarité prônait une politique ultra libérale et clairement pro-américaine. Il s’était aligné sur George Bush notamment dans sa guerre en Irak.
Enfin, cet anticommuniste militant avait institué la loi dite de « lustration » visant tous ceux ayant collaboré de près ou de loin aux gouvernements dits « communistes ». Il avait voulu, notamment, abolir les retraites des anciens brigadistes en Espagne républicaine.
Lech Kaczynski est mort. Tristesse pour sa famille.
1 commentaire
je suis touché par la tragedie innommable de smolensk.
elle a arraché au monde un certain nombre d'élites qui chacune en ce qui la concernait apportait de son mieux pour le bien être de la pologne ,de l'Europe et pourquoi pas du monde.
katyn reste et restera pour le monde entier un point de repere de la tragedie jamais connue par le monde contemporain.
ce crash semble refleter les dures relations jadis constatées entre la ruissie et la pologne.
staline n'est pas mort il vient d'être resuscité.ce crash est pour moi la confirmation de son principe posé en 1940 par sa police.
toutefois nous restons persuadés que tôt ou tard la pologne sortira victorieuse.car on peut bien tuer ses resortissants ,ses dirigeants , mais l'Etat polonais demeurera et personne ne pourra effacer sa brillante vision de ses leaders politiques
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