Grippe : sénateurs PCF et PG veulent une commission d'enquête sur le rôle des labos
28/01/2010
Les sénateurs communistes et du parti de gauche (CRC-SPG) ont présenté leur proposition de résolution visant à créer une commission d'enquête sur "le rôle des laboratoires pharmaceutiques dans la gestion de la pandémie de grippe H1N1".
"Il faut lever le voile sur la gestion d'une pandémie fantasmée", a déclaré Guy Fischer (PCF) lors d'une conférence de presse.
"Je déplore que le gouvernement, au nom du principe de précaution, a arrêté ce programme démentiel de vaccination et, foulant au pied ce principe de précaution, a mis sur le marché des substances dont l'innocuité n'est pas prouvée", a ajouté François Autain (Parti de gauche).
Le groupe CRC-SPG (24 sénateurs) a fait valoir son "droit de tirage" (tout groupe parlementaire peut demander une fois par session la création d'une commission d'enquête, qui doit être votée dans l'hémicycle) pour réclamer l'enquête.
Evoquant "une surévaluation des risques", une "dramatisation", il a estimé nécessaire d'enquêter sur "le rôle des experts" et déploré que ceux "qui conseillent les laboratoires sont souvent ceux qui conseillent les gouvernements".
"Il est nécessaire de démêler ce qui relève de l'excès de prudence, de communication ou de la part d'implication des firmes pharmaceutiques dans l'élaboration des politiques publiques", souligne le groupe dans un argumentaire écrit.
Il s'interroge notamment sur le rôle du Pr Bruno Lina, "un des experts du gouvernement", président du "groupe d'expertise et d'information sur la grippe (CIEG)".
Le groupe affirme aussi que le CIEG est "financé à 100% par des laboratoires qui produisent des vaccins contre la grippe" et que son directeur, Bertrand Vermee, "est même le directeur du service marketing du département vaccin de Sanofi Pasteur (qui finance par ailleurs le CIEG à hauteur de 50%)".
"La France a le plus grand gap entre le taux de vaccinés, 5,5 millions de personnes - 7% de la population - et les doses commandées, 94 millions de doses vaccinales", a également dénoncé M. Autain.
Il a évoqué les "conditions très favorables aux laboratoires" dans les contrats passés par le gouvernement avec notamment "un prix prohibitif moyen de 7 euros par dose". Selon lui, "le gouvernement a pris à sa charge toutes les responsabilités", "déchargeant les laboratoires de tout risque".
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