NON AU GRAND PARIS
01/12/2009
Les députés examinent le projet de loi relatif au Grand Paris, qui constitue le premier élément de la stratégie élyséenne pour reprendre la main sur le devenir de la métropole parisienne et imposer ses vues.
Les députés communistes se sont exprimés contre ce projet (voir la vidéo).
En juin 2007 Nicolas Sarkozy se fixait l’objectif de faire de la métropole parisienne une des premières places économiques et financières du monde. Déjà, la lutte contre les inégalités sociales et territoriales, dont souffre ce territoire, y tenait peu de place.
Après deux ans de travail de son secrétaire d’État, Christian Blanc, sans réelle concertation avec les collectivités territoriales concernées, ce que lui reprochent les élus, le gouvernement présente un premier projet de loi, qui sera suivi d’autres, pour parvenir aux objectifs de Nicolas Sarkozy.
les besoins des habitants totalement oubliés
Premier élément de ce puzzle, la construction d’un nouveau réseau de transports automatiques en Île-de-France long de 130 kilomètres, dont la vocation essentielle est de relier entre eux les pôles d’excellence, les aéroports, le centre d’affaires de la Défense et les centres économiques et de recherche en périphérie de Paris. Les élus locaux, et pas seulement de l’opposition, ont fustigé ce projet de métro qui oublie le maillage des territoires et les besoins des populations pour les déplacements habitat-travail.
Deuxième élément du projet, la création de la « Société du Grand Paris ». Dans l’article 7 du projet de loi, cette société, qui sera sous le contrôle de l’État, « peut acquérir, au besoin par voie d’expropriation ou de préemption, les biens de toutes natures… nécessaires à la création du réseau de transport » ainsi qu’a « l’aménagement » autour des futures gares. D’où l’inquiétude de nombreux élus qui refusent de voir mis en question leurs prérogatives pour répondre aux besoins de leurs populations. Ce que résume le maire (PS) de Paris, Bertrand Delanoë : « Je suis content quand l’État intervient en Île-de-France ou dans la métropole, mais il ne faut pas que ce soit la schlague. »
« Ce projet est inacceptable »
Pour Patrick Braouezec, député (PCF) et président de Plaine Commune (Seine-Saint-Denis), « en l’état, ce projet est inacceptable », le seul « développement des pôles économiques » n’est pas suffisant pour faire « reculer les inégalités sociales ». Ce sont « de véritables contrats de territoire avec les collectivités locales et un copilotage des projets avec l’État » qui sont, selon lui, nécessaires. « Ce que nous avons voulu faire avec ce projet de loi, ce n’est pas un projet d’ensemble qui prévoirait tout dans tous les domaines », se défend Christian Blanc.
Certes, nous sommes loin, malheureusement, des visions prospectives des dix équipes d’architectes ayant planché sur l’avenir de la métropole parisienne… mais le puzzle que dessine ce projet, c’est la mainmise de l’État sur l’avenir du territoire francilien.
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