Les Palestiniens privés d'eau par Israël et ses colonies
02/11/2009
DANS UN RAPPORT RENDU PUBLIC MARDI 27 OCTOBRE, AMNESTY INTERNATIONAL ACCUSE LE GOUVERNEMENT DE TEL-AVIV DE MAINTENIR, AU BENEFICE DES COLONS, UN CONTRÔLE TOTAL SUR CETTE RESSOURCE ESSENTIELLE POUR LA REGION.
Les rapports des organisations internationales des droits de l’homme consacrés à Israël se suivent et se ressemblent. Mises bout à bout, ces enquêtes ne dénoncent pas seulement les conditions de vie dans lesquelles Israël maintient les Palestiniens. Elles dessinent une politique qui ne néglige aucun aspect, aucune dimension de ce peuple palestinien soumis à l’occupation. Le rapport de l’ONU, dit « rapport GOLDSTONE », du nom, du juge sud-africain qui dirigeait la commission d’enquête, a montré qu’Israël pouvait être accusé de crimes de guerre, voire de crimes contre l’humanité lors de son offensive sur Gaza en janvier dernier. Cette fois-ci c’est Amnesty International qui tire le signal d’alarme.
Israël limite sévèrement l’accès à l’eau dans les territoires palestiniens « en maintenant un contrôle total sur des ressources communes et en poursuivant des politiques discriminatoires ». « Israël ne laisse les Palestiniens accéder qu’à une fraction des ressources communes en eau, qui se situent surtout en Cisjordanie occupée, alors que les colonies israéliennes illégales reçoivent des quantités pratiquement illimitées », écrit Amnesty. Les Israéliens consomment quatre fois plus d’eau que les Palestiniens. Cette inégalité est encore plus criante dans certaines régions de Cisjordanie où des colonies utilisent vingt fois plus d’eau par tête d’habitant que les Palestiniens des localités voisines qui survivent avec 20 litres par jour. « Piscines, pelouses bien arrosées et vastes exploitations agricoles irriguées dans les colonies contrastent avec les villages palestiniens voisins, dont les habitants doivent se battre quotidiennement pour assurer leurs besoins en eau », poursuit le rapport.
Selon Amnesty, les Palestiniens ne sont pas autorisés à creuser de nouveaux puits ou à restaurer les anciens sans permis des autorités israéliennes. En outre, de nombreuses routes de Cisjordanie sont fermées ou limitées à la circulation, ce qui contraint les camions citernes à faire des détours pour ravitailler les villages qui ne sont pas reliés au réseau de distribution d’eau. Dans la bande de Gaza, l’offensive israélienne de l’hiver a endommagé les réservoirs d’eau, les puits, les égouts et les stations de pompage. De180.000 à 200.000 Palestiniens n’ont pas accès à l’eau courante en Cisjordanie.
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