AVANT CORBEIL, CARCASSONNE ?
07/09/2009
Le premier tour des élections municipales de Carcassonne place la gauche en position idéale pour faire basculer la ville dimanche prochain. Une première depuis 1983.
Il y a bien longtemps, pour une élection municipale à Carcassonne, que la gauche n'avait pas rayonnée de la sorte. Ambiance de fête hier soir au QG du PS, rue Fédou lors de la proclamation des résultats. Il faut dire qu'avec un score de 45,90 %, soit 4 à 5 points de plus que le prévoyaient les sondages, le député socialiste Jean-Claude Pérez se trouve dans une situation de ballottage extrêmement favorable avant le second tour. Son principal adversaire, le maire sortant UMP, Gérard Larrat, ne franchit pas la barre des 40 %. Avec un score de 39,65 %, il se trouve à 1 068 voix derrière la liste Carcassonne Pour Tous conduite par Jean-Claude Pérez. 7 840 voix pour Pérez, 6 772 à Larrat.
Sauf coup de tonnerre peu vraisemblable, dimanche prochain la ville devrait basculer à gauche, une première depuis 1983. « ça fait 26 ans que j'attends ça, vous ne pouvez pas savoir l'émotion que j'ai… Depuis 1983 je n'ai pas lâché un seul instant, aujourd'hui ce n'est pas une revanche, mais je suis heureux car il va y avoir une nouvelle équipe pour faire bouger cette ville… » nous déclarait à chaud le communiste Henry Garino, le plus ancien opposant à la droite locale.
Les autres listes sont très loin des 10 % espérés pour pouvoir se maintenir au second tour. Le Front National de Morio est à 5,59 %, le Verts d'Entajan à 5,41 % et le Modem de Posocco à 3,43 %, c'est-à-dire très loin des intentions de vote du sondage BVA qui le plaçait à 8 %.
Mais revenons à l'information du jour avec ce score historique réalisé par la gauche carcassonnaise. Plusieurs paramètres expliquent un tel écart. D'abord rendons à César… Cet été, et jusqu'au dernier jour, l'équipe de Jean-Claude Pérez a réalisé une campagne de tout premier ordre. Ratissant le me moindre cm2 de la ville, s'invitant sur toutes les manifestations, populaires ou moins populaires, ne manquant pas une occasion de rappeler aux élections que cette nouvelle élection avait été décidée par le Conseil d'État suite à des « manœuvres » électorales. Ensuite, et ce n'est pas rien, il y a la forte division de la droite. La présidente départementale de l'UMP, Isabelle Chésa et le délégué de circonscription, Gilles Icher, sont descendus du bateau Larrat en route. Le maire sortant l'a payé très cher. L'exemple le plus frappant se situe au quartier de la Trivalle. Un secteur historiquement à droite où Raymond Chésa réalisait des scores canon, et bien hier Jean-Claude Pérez a fait 48,97 %, contre 36,39 % à Larrat… Il y a eu enfin les fausses procurations de mars 2008, certains électrices et électeurs n'ont pas pardonné…
Hier soir Gérard Larrat espérait mobiliser son électorat entre les deux tours (lire ci contre) pour refaire son retard. Dans son camp c'était bien le seul à y croire. Ou à faire semblant…
Informations publiées par la Dépêche du Midi
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