EDUCATION NATIONALE
30/08/2008
Au printemps, nous étions ensemble dans la rue,
enseignants, élèves, parents, pour nous opposer au plan
d'austérité éducative imposé par le gouvernement.
Nous avions raison ! Les mesures de Darcos / Sarkozy vont
aggraver les inégalités scolaires dès cette rentrée.
Alors que les effectifs augmentent c'est toujours moins d'enseignants : près de
100 000 postes supprimés depuis 2002, 13 500 cette année et des milliers
d'autres en perspective pour les prochaines rentrées. C'est une véritable saignée.
Ces suppressions de postes sont loin d'être « une goutte d'eau » comme le
prétend le ministre… Elles auront des conséquences sur le terrain : réduction
des possibilités de choix de filières, fermeture d'options et de classes,
augmentation des effectifs par classe, absence de remplaçants…
L'école Maternelle est particulièrement touchée : le ministère veut
progressivement éliminer la scolarité avant 5 ans. Pourtant, la scolarisation
précoce est un gage de réussite pour préparer le CP.
Une privatisation rampante de notre système éducatif : la suppression de la
carte scolaire et les réformes sur « l'autonomie des établissements » servent à
mettre en concurrence, à favoriser une élite au détriment d'une formation de
qualité pour tous. L'encouragement aux officines privées de soutien qui
prospèrent sur l'échec scolaire tourne le dos à l'égalité. Au nom d'un retour aux
fondamentaux ce sont des programmes au rabais qui favoriseront une école à
plusieurs vitesses avec des contenus différenciés selon les établissements.
Une contre-réforme exigée par le capital
Ces décisions ne sont donc pas seulement guidées par un économisme étroit.
Elles sont l'expression d'un choix politique délibéré. Celui de se conformer à la
volonté des classes dominantes d’accélérer la mise en oeuvre de la feuille de
route tracée par la Commission européenne dans le cadre de l’agenda de
Lisbonne en 2000 : construire un système éducatif qui facilite le façonnage des
esprits et la fabrication d’une main-d’oeuvre adaptée aux besoins du capital.
L'école doit avoir pour objectif la réussite de chacun
Mais un tel objectif appelle au contraire à redoubler d'efforts. L'éducation est
un investissement décisif pour notre pays. La jeunesse, les parents, attendent
autre chose de leur école. Pour assurer le plein développement de ses capacités
et se construire comme citoyen, pour accéder à des emplois épanouissants et
rémunérateurs, nous avons besoin d'un système éducatif qui permette d'amener
tous les élèves au plus haut niveau de formation scolaire. Cela suppose un effort
sans précédent dans l'éducation. L'aide aux élèves en difficulté ne doit pas être
transférée hors de l'école. Il faut augmenter sensiblement le budget de
l'éducation nationale, la proportion de la richesse nationale que la France
consacre à l'école aujourd'hui est la même qu'il y a 50 ans. La France a les
moyens de s'offrir un système éducatif de qualité pour tous. Cette année, les
profits des seules entreprises du CAC 40 sont le double du budget de l'éducation
nationale.
Dans l'immédiat, les communistes proposent un plan
de lutte contre les inégalités scolaires
● Le recrutement de 150 000 enseignants et 45 000 personnels par une
programmation pluriannuelle des postes qui soit accompagnée de prérecrutements
rémunérés, encourageant l'orientation d'un nombre
important d'étudiants vers les concours de l'enseignement.
● La mise en place d'un plan ambitieux de développement de la formation
initiale et continue des maîtres, en relation avec un plan de recherche en
éducation, ce qui suppose aussi de préserver et de revaloriser les IUFM
aujourd'hui menacés.
● La création d'un fond national de lutte contre les inégalités scolaires afin
de favoriser de suite des mesures de gratuité. Parce que nous
considérons l'éducation comme un droit fondamental, nous proposons
d'engager une démarche vers la gratuité.
Le Parti communiste met ses propositions en débat, au service des luttes, de
tous ceux qui veulent construire une autre école pour une autre société.
Pour en discuter nous vous donnons rendez-vous à la fête de l'Humanité.
Les commentaires sont fermés.