L'ANTICOMMUNISME
21/03/2008
L’anticommunisme n’a jamais été aussi virulent en France qu’actuellement.
On le rencontre à droite bien entendu mais de plus en plus parmi ceux qui se disent de gauche.
Je ne reviendrai pas sur l’attaque en règle menée par la PS contre la Seine St Denis, attaque on l’oublie trop souvent soutenue par Devidjian.
Une autre attaque de l’idéologie communiste vient elle des médias.
Des médias privés bien entendu dont la palme revient sans conteste à M6 et TF1. Citons quelques phrases au détour de reportages du style « libéré du communisme », « dictature communiste », « pays encore communiste »…. sont légion.
Le service public s’y met aussi avec là encore des coups virulents venant de chroniqueurs estampillés « à gauche ». Philippe VAL, Rédacteur en chef de Charlie Hebdo s’est attaqué à deux reprises en moins d’un mois à l’idéologie communiste. D’abord dans les colonnes de son journal, ensuite dans sa chronique hebdomadaire sur France Inter.
Ph. Val s’en est pris il y a trois semaines aux FARC, colère légitime si l’on songe aux conditions de détention abominables des otages. Les FARC se réclament du marxisme (ou du moins sont catalogués comme tels par le gouvernement colombien téléguidé par Washinton). Ugo Chavez est un des rares chefs d’état a avoir dialogué avec les FARC et ainsi obtenu quelques libérations d’otages. Le fait qu’Ugo Chavez soit, qu’on le veuille ou non, le seul interlocuteur valable des FARC n’en fait pas pour autant un soutien à leurs exactions. Ce pas a pourtant été franchi par Philippe VAL. Non content de s’arrêter là, le chroniqueur d’Inter a resservi l’amalgame désormais bien connu entre les théories de Marx et les crimes commis en son nom. Amalgame on l’oublie souvent monté par les extrêmes droites européennes afin de minimiser les crimes d’Hitler.
Ce vendredi matin, à l’occasion de la journée spéciale Mai 68 sur France Inter, Philippe Val nous explique qu’avant mai 68, le peuple n’avait le choix qu’entre la soumission à l’ordre établi rétrograde ou la « dictature communiste ». Heureusement, des hommes comme Philippe Val se sont levés et depuis on peut être de gauche, féministe, écologiste, libéré sexuellement et surtout anticommuniste (On aurait presque envie d’ajouter : Alléluia).
On en arrive à ce paradoxe que la droite n’a même plus à combattre le communisme, elle laisse cette tâche à une partie de la gauche (qui s’en acquitte avec beaucoup de zèle).
Je terminerai ce courriel par cette question : pourquoi cet acharnement ? et ce conseil : il est grand temps de relire Marx.
Gilles MOREL
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