Marie George Buffet - Conférence de presse
04/03/2008
Tout d'abord merci d'avoir répondu à notre invitation.
Je voudrais avant toute chose vous dire qu’Ingrid Bettancourt doit être immédiatement libérée. C’est une question de vie ou de mort. Les FARC doivent faire ce geste unilatéral urgent. L’attaque de l’armée colombienne qui s’est traduite par la mort de Paul Reyes, numéro deux des FARC, crée une situation plus difficile pour la médiation des pays voisins. Cela confirme la volonté du Président Uribe de refuser un accord humanitaire de libération de l’ensemble des otages. C’est le choix de la confrontation. La région vit des moments difficiles de tension très forte. Tous les gouvernements de la région sont inquiets. Il y a des risques de guerre qu’il ne faut pas sous estimer. Les pays amis chargés de la médiation, France,Espagne, Suisse,doivent redoubler d’efforts pour faire accepter au gouvernement colombien la négociation pour un accord humanitaire.
Si le gouvernement voulait être à l'écoute de nos concitoyens, il pousserait à l'augmentation des salaires ! Et il pourrait prendre exemple sur l'Allemagne et son industrie que l'on nous décrit comme la plus compétitive du monde. Les métallurgistes viennent d'obtenir 5,2% d'augmentation. C'est la preuve que l'on peut augmenter les salaires sans nuire à l'économie. Et plutôt que d'axer la prochaine présidence de l'Union sur la défense et l'immigration, le gouvernement pourrait porter le débat sur la BCE et son statut de plus en plus contesté, la lutte contre le dumping fiscal et social ou bien encore les paradis fiscaux comme le Liechstentein.
Si le gouvernement voulait écouter les Français il chercherait à agir sur les prix. Je propose donc de garantir aux paysans comme aux PME une juste rémunération de leurs productions. Je propose d'encadrer les marges en interdisant la revente de produits à des prix supérieurs à un certain % de leur prix d'achat. Je propose la suppression immédiate de la TVA sur une liste de produits alimentaires de première nécessité. Je propose de relancer les services publics pour tous et toutes, les services publics dont les prestations apportent un réel bien-être à des prix défiant toute concurrence !
Et le gouvernement est encore plus discret sur le scandale qui agite le patronat. Sur la négociation en cours sur le prix du silence mafieux de l’ancien patron de l'UIMM, j'entends des ministres dire leur émotion. Mais je ne les vois pas agir en mettant sur la table la représentativité du Medef, ses modes de financement, sa transparence. Le dialogue social, ce n'est pas possible avec un patronat vivant encore au 19ème siècle !
Et au-delà de cette crise, il y a ces parachutes dorés pour ces patrons qui ont cassé des joyaux industriels et détruit les emplois par milliers. Après la prime à l'omerta c'est la prime aux casseurs. Serge Tchuruk change de fonction à Alcatel pour 5,6 millions d'€. Et il y a plus grave dans cette litanie des salaires des patrons français qui sont les mieux payés en Europe. Ces salaires démontrent l'entière soumission de nos entreprises à la finance. Et avec l'agenda social et politique de Monsieur Fillon, tout indique que notre économie va toujours plus marcher sur la tête !Avec la flexsécurité, la réforme du livret A, celle de la sécu etc.…
Aussi, dimanche, il y a besoin d'un message clair ! La victoire d'une gauche affirmant ses valeurs, proclamant ses idées, agissant pour répondre aux interrogations de nos concitoyens. La victoire dans la clarté pour battre en brèche toutes les tentatives de recomposition politique qui ne prospèrent que sur le fatalisme.
Il nous reste pour cela que quelques jours. Et je préviens que de bons sondages n'ont jamais fait une victoire électorale. L'importance aujourd'hui pour gagner à gauche est bien d'aller voter !
Et dans ces succès que nous construisons, il faudra compter avec le parti communiste français.
Je lis souvent que nous allons limiter les dégâts. Je dirais plutôt que nous allons en causer à la droite. Et nous allons en causer à tous ceux qui voient l'avenir sans les communistes. Et dans toutes les villes où se sont imposées des listes de division à gauche, dans les villes à direction communiste comme dans celles aujourd'hui à droite, nous avons l'ambition d'être partout ceux qui rassemblent le plus largement au premier tour et qui gagnent au second.
Le PCF est mobilisé, il va compter dans les résultats de la gauche.
Le parti communiste, grâce à son ancrage national, présente pour les élections cantonales 1247 candidates et candidats et en soutient 89 autres. Selon le ministère de l'intérieur, le PS et le PRG en présentent 1401. L'UMP 1000, quand on vous dit que cette étiquette est peu prisée à droite... Le FN 1039. Le Modem 495. Les Verts 494. La LCR 47.
Et cette place dans le système politique français, elle va bien au-delà de seules survivances locales ou du seul impact de fortes personnalités.
En effet cette élection posera aussi les jalons de ce que pourrait être la gauche de demain ; c'est le futur visage de ce que pourrait être une politique de progrès social et démocratique qui se dessine, avec plus ou moins de netteté et de caractère, dans toutes les villes et les cantons de France.
Et dans cette recherche de renouveau, dans tout ce qui s'expérimente partout en France, les communistes ne sont pas en retard.
On sent en effet dans nos débats que tout le travail réalisé ces dernières années par nos élus et militants pour promouvoir la citoyenneté et le mariage de la gestion et des luttes, pour mieux conjuguer réussite personnelle et solidarité, pour mieux développer nos villes et nos territoires, on sent que tout ce travail nous sert aujourd'hui.
Nous avons des projets modernes pour nos villes et nos cantons. Nos campagnes reposent sur une base politique bien plus solide que le rejet du moment de Nicolas Sarkozy. Nous avons tout pour faire de belles élections !
Alors je conclurai en disant juste : pas de pause dans la campagne, en avant pour gagner !
Je vous remercie,
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