Prise de pouvoir
16/05/2007
Quelques réflexions sur l’accession de Nicolas Sarkosy à la Présidence de la République.
En habillant ses propositions réactionnaires assumées d’une tonalité « sociale » Nicolas Sarkozy a réussi l’exploit de rassembler son camp, de faire voter pour lui :
· les partisans d’un retour à un « ordre moral » soi-disant abandonné par la droite,
· une grande partie de la classe ouvrière en jouant sur son désir de sortir de sa condition.
Il a intégré les attentes de l’électorat d’extrême droite et passé son bilan par pertes et profits.
Après le 21 avril 2002 Nicolas Sarkozy s’est employé à ramener l’électorat de Jean-Marie Le Pen dans le giron de la droite parlementaire. Il a mis en chantier une politique confortant les thèses de l’extrême droite : suspicion à l’égard des étrangers et des plus fragiles, priorité à la répression au détriment de la prévention et de l’accompagnement social, renforcement du dispositif sécuritaire, stigmatisation de la jeunesse des quartiers populaires.
Se donnant l’image d’un homme d’action, il a poursuivi son offensive idéologique. Désignation des bons et mauvais Français, exaltation du sentiment nationaliste. Il a convaincu largement l’électorat lepéniste qu’il était le plus à même de mettre en application le programme d’une droite décomplexée, fondée sur l’identité nationale, le mérite, le travail, l’autorité et la morale.
Tout en se présentant comme le candidat de la « rupture », il a intégré Jean-Pierre Raffarin dans son équipe de campagne et s’est assuré la bienveillance de Dominique de Villepin ... sans que les électeurs établissent de lien entre lui et les précédents gouvernements.
Analysant le vote du 29 mai 2005 comme l’expression d’une angoisse sociale face à la mondialisation libérale, Nicolas Sarkozy a cherché à retourner ce vote en sa faveur.
Il a :
· mis en exergue des clivages : salariés fonctionnaires et salariés sous statut de droit privé, salariés qui se « lèvent tôt » et les assistés …,
· opposé les valeurs de solidarité, du progrès social à l’individualisme,
· rassuré, dans le même temps, les actionnaires du CAC 40 et les décideurs des fonds d’investissements.
Il n’a pas hésité à adopter un discours aux accents protectionnistes, à dénoncer les délocalisations à l’intérieur de l’Europe et à faire mine de s’en prendre à une Banque Centrale Européenne accusée de conduire une politique monétaire qui ne se préoccupe pas suffisamment de la croissance et du chômage.
Au final, il a convaincu une majorité de Français qu’ils pourraient par leur seule volonté individuelle rejoindre les gagnants de la mondialisation libérale.
Cela souligne le travail de refondation d’une gauche combative, solidaire, révolutionnaire, un travail de reconquête qu’il convient d’accomplir.
Pour le Groupe communiste
Jean Claude Laurent
Maire-adjoint aux NTIC
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