MG BUFFET AU SYNCHROTON
25/02/2007
La candidate a rencontré les scientifiques de ce centre de recherche situé dans l’Essonne et détaillé ses propositions.
La politique, c’est un peu comme la physique. On pose une hypothèse et on la teste. Expérience in vivo, hier, par Marie-George Buffet face à une trentaine de chercheurs du synchrotron Soleil, dans l’Essonne, où l’on scrute l’intimité de la matière. Prière de donner des réponses claires et précises.
Attendue, donc, la candidate de « la gauche populaire et antilibérale » a repris la substance de son discours tenu lors de l’université d’automne de l’association Sauvons la recherche, en novembre dernier. Avec un prérequis : une gauche « déterminée » commencerait par l’abrogation du « Pacte pour la recherche », adopté au printemps 2006 par la majorité et qui privilégie les projets sur appels d’offre à la prospective sur le long terme. Cette même gauche remettrait sur la paillasse les propositions concoctées par les blouses blanches lors des états généraux de la recherche, à Grenoble en 2004. Ce qui, dans l’esprit de la candidate, signifie un renforcement des organismes publics, une revalorisation des universités et la résorption de la précarité des jeunes chercheurs.
En terme de moyens, cela débouche sur un doublement des crédits alloués à la recherche publique, le maintien de l’objectif de 3 % du PIB investi dans le domaine - public et privé confondus - et une refonte de la fiscalité sur les sociétés.
« Tous les candidats nous annoncent 3 % du PIB. Comment les financer ? », s’emporte une chercheuse. Un autre, de renchérir : « 3 % pour quoi faire ? Quelles parts pour le privé et le public ? » Réponse : il faut repenser tout le budget de l’État. En particulier la fiscalité sur les sociétés, en accordant des « bonus » aux entreprises qui investiraient dans la formation du personnel et dans la recherche. Celles qui privilégieraient les dividendes des actionnaires paieraient plein pot. Les universités recevraient d’avantage de moyens, leur fonctionnement serait « démocratisé », et les étudiants mieux épaulés.
Mais il n’est pas question, dans le programme de la candidate de « la gauche populaire et antilibérale » de sacrifier la recherche privée. Au contraire, public et privé ont besoin de coopérer, ce qu’un grand organisme public de recherche technologique et industrielle serait chargé d’assurer. À l’image, propose Marie-George Buffet, du synchrotron Soleil, financé par des fonds publics, mais en partenariat avec des entreprises privées. Soleil, source d’inspiration pour la candidate ?
Vincent Defait
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