A PROPOS DU PROGRAMME DE SEGOLENE ROYAL
11/02/2007
Les cent propositions de S. Royal sont malheureusement dans la stricte
continuité du discours qu’elle tient depuis des mois : elles ne propose
aucune rupture avec les politiques libérales que notre peuple subit
depuis des années.
J’approuve la volonté de faire de la lutte contre les violences conjugales – je préfèrerais : contre toutes les violences faites aux femmes – une priorité nationale. Je suis également sensible à son plaidoyer pour l’Afrique. Et on peut partager une bonne part de l’acte d’accusation qu’elle dresse de la situation après cinq années de politique de la droite. Mais les solutions qu’elle préconise sont très loin des exigences. Elle demeure même en retrait sur les propositions du projet socialiste. Et certaines – je pense à l’assouplissement de la carte scolaire ou aux propositions d’encadrement disciplinaire et même
militaire des jeunes – sont préoccupantes.
Leur plus grave défaut est pourtant de faire l’impasse totale sur les moyens sans lesquels une politique de gauche est dans l’incapacité de réussir.
Pour timides qu’ils soient, les propositions annoncées en matière d’éducation, de recherche, d’environnement, de logement, etc. ne sont accompagnées d’aucune disposition fiscales permettant d’assurer leur financement. Même chose pour le financement de la santé, des hôpitaux, ou des retraites. Et rien n’est dit sur la maîtrise des sommes colossales qui circulent grâce à une nouvelle politique du crédit : même la proposition d’un pôle financier public, sommairement prévu dans le projet du Parti socialiste, est absent des mesures proposées.
A l’opposé d’un grand projet démocratique, a fortiori d’une 6ème république, les propositions institutionnelles ne remettent rien en cause du présidentialisme et de la suprématie de l’exécutif sur les assemblées élues.
Enfin, les propositions en matière de politique européenne de la France sont inquiétantes. Ségolène Royal propose un nouveau référendum sur les dispositions institutionnelles, mais ses propositions tournent le dos à la volonté exprimée par les françaises et les français le 29 mai d’une rupture avec les logiques libérales en ne remettant rien en question sur ce terrain des traités existant. Il est question de gouvernement de la zone euro, mais elle ne met pas même en cause le « pacte de stabilité », ni le rôle de la commission et de la BCE comme gardiennes de la «
concurrence libre et non faussée ».
Pour que la gauche gagne, il faut vraiment qu’elle propose une autre politique. C’est le sens de ma candidature et du programme que je soumets au débat.
Marie-George Buffet, Candidate à l'élection présidentielle.
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Une petite vidéo rafraichissante de campagne...
http://www.dailymotion.com/video/x16vzt_mgbengagements
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