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22/10/2014

Narin Afrin Commandante des Forces de défense des femmes (YPJ) : « Nous combattons une mentalité obscurantiste »

narin.jpgCodirigeante des Unités de protection populaires, Narin Afrin organise la résistance dans Kobané. Elle lance un appel à la communauté internationale, que l'Humanité vient de publier.

« Mon premier devoir en tant que commandante est de démontrer aux femmes qu’elles peuvent s’autodéterminer. Toutes les femmes qui terminent leur formation avec succès sont la preuve que les femmes démentent le fait qu’elles ne peuvent pas combattre. Nous ne sommes pas pour les armes, pas pour la guerre et nous ne voulons pas que les gens meurent mais nous n’avons pas le choix. Pour exister, nous combattons contre cette mentalité obscurantiste.

Toutes ces femmes et ces hommes qui ont laissé leur vie de côté pour s’engager courageusement au sein de la lutte sont selon moi les plus précieux héros et héroïnes de ce monde. Ici, le combat ne se traduit pas par le militarisme mais par l’autodéfense. J’appelle à la création en extrême urgence d’un corridor humanitaire pour les civils restés à Kobané et je demande un soutien logistique qui permette aux résistants de combattre contre Daesh pour gagner. Nous luttons pour toute l’humanité. »

Narin Afrin Commandante des Forces de défense des femmes (YPJ)

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Pierre Laurent : « Replacer l’ONU au cœur d’une diplomatie de paix »

Depuis un mois, je suis impressionné par le courage des Kurdes, par leur résistance populaire, héroïque face à l’offensive inhumaine de « l’État islamique ».

J’ai eu plusieurs fois l’occasion de l’exprimer aux côtés de nos amis kurdes et de toutes les organisations qui soutiennent cette lutte si difficile. Partout, ces groupes de Daesh s’attaquent aux corps comme aux consciences, sèment la terreur contre leurs adversaires et les minorités, avec des assassinats, des massacres, des viols et l’esclavage. En s’inscrivant, dans le sillage de l’Otan et des États-Unis, dans une stratégie exclusivement militaire, la France s’enlise dans une impasse lourde de conséquences.

Son soutien au projet turc de « zone tampon » en Rojava relève d’une surenchère qui renforce les djihadistes. Face à l’urgence, la France se doit de privilégier d’autres options, comme la défense des valeurs universalistes, le droit des peuples et la paix. C’est ainsi qu’elle est aimée par les peuples du monde. Elle dispose pour cela d’atouts considérables au Conseil de sécurité de l’ONU et dans l’Union européenne.

Face à l’urgence, elle se devait de répondre favorablement aux demandes des Kurdes de Kobané pour qu’ils disposent de l’armement indispensable pour résister et éviter un massacre semblable à celui du Sinjar. Elle se doit d’agir pour faire sortir le PKK de la liste des organisations terroristes, y compris pour préserver le processus de paix en Turquie.

Et puis, surtout, la France doit replacer l’ONU au cœur d’une diplomatie de paix et de solution politique en proposant la tenue d’une grande conférence internationale réunissant toutes les parties, y compris les Kurdes, qui constituent une force de paix incontournable au Proche-Orient et qui ne cessent de réclamer une solution politique pour le Kurdistan.

Il s’agira aussi de sanctionner les États qui, comme les monarchies du Golfe ou la Turquie, cautionnent les organisations djihadistes et qui achètent leur pétrole. Enfin, les réfugiés doivent recevoir une aide humanitaire et voir leur statut reconnu.

J’appelle à renforcer la solidarité avec le peuple kurde et les réfugiés, et à remettre l’ONU au cœur de l’initiative politique et diplomatique au Proche-Orient. »

Pierre Laurent Secrétaire national du PCF